ELEMENTS DE BIOGRAPHIE
Henri
Charles Auguste Raphaël Bretet est né le
11/09/1898 à l'Ile d'Yeu. Il est le fils aîné de Charles Mathurin Bretet,
marin, originaire de Noirmoutier, né en 1872 et de Henriette
Alexandrine Gouillet, ramendeuse née à l'Ile d'Yeu, Ker Pissot le 12/05/1878.
A
l'age de 11 ans, en 1909, Henri Bretet travaille comme "garçon de café" à l'Ile d'Yeu
et veut faire le métier de maçon. Finalement, il se voit employé comme
mousse sur le bateau postal " La Ville d'Auray", faisant la traversée entre
Fromentine et l'Ile d'Yeu. Il est chargé aussi dans ce travail de faire porteur de bagages à la gare ferroviaire de
Fromentine, à l'arrivée du petit
train à vapeur, en provenance de Bourgneuf. Il restera dans ce travail
jusqu'en mars 1916, avant de s'embarquer quelques mois comme novice dans la
marine de commerce.
En juin 1918,
Henri Bretet, répertorié matricule N° 1926 Classe 1918 - la Roche sur Yon
( Archives de Vendée 1 R330 -Vue 05/23).), est appelé sous les drapeaux à Lorient, et navigue sur
plusieurs bateaux, dont le cuirassé "Ernest Renan". Agé de 20 ans, il
part la même année sur un navire de la marine nationale, le "Jean Bart" qui
appareille alors pour Salonique en Grèce. Il revient à la vie civile le 1er
juin 1920. (Note du 07/04/2001).
Le 30 mars 1921, il épouse à l'Ile
d'Yeu Andrée Pierre Eugène Turbé, dont il aura 7 enfants : Monique, Jeanne,
Claude, Gilberte, Rémy, Henri, et André.
ll s'engage comme marin sur les voiliers thoniers, sur le bateau de son
père, le dundee "Alice-René"
(armateur Renaud-Guillet),
puis sur le "César-Auguste" (armateurs Docteurs Dubois et
Grandchamp) au côté de son oncle maternel, le
patron Auguste Eusèbe
Gouillet.
Quelque temps après, en 1924 il décide de devenir lui aussi patron, et de prendre le commandement d'un bateau. Ça sera le "Marie-Claude" un navire à voiles
équipé pour la pêche hauturière au thon avec des perches, un bateau dont il restera
patron jusqu'en 1931. En même temps il s'est inscrit en 1926 à la SCSN,
ainsi que son frère Charles Bretet comme marin sauveteur, et devient peu
après le patron du bateau de sauvetage Gabiou Charron.
Il s'engage ensuite à partir de 1931 comme
patron de pêche d'un chalutier
à moteur
"Le Docteur Dubois", ayant pour armateurs les Docteurs Dubois et Grandchamp.
Le Docteur Gaston Gabriel Alexandre Dubois, médecin à l'Ile d'Yeu sera le représentant de l'Ile d'Yeu au Conseil Général de
Vendée de 1919 à 1931. Henri Bretet naviguera sur ce thonier
comme patron jusqu'en 1953. "Le Docteur Dubois " devait s'appeler
à l'origine
"Le Minerve". C'est en hommage au Docteur Dubois, ami de M. Grandchamp décédé quelque temps avant le lancement, que celui-çi
portera son nom.
"Le
Docteur Dubois" part alors pour des campagnes de pêche de
4
à 6
semaines, en haute saison, au large des côtes du Portugal et d'Espagne ou
dans le Golf de Gascogne au fil de la saison quand les bancs de thons
remontent vers le nord de l'Atlantique, jusqu'au large de l'Irlande, ou
parfois même plus au nord -ouest jusqu'à Terre Neuve.
De 1940 à 1944 la pêche lointaine au thon est
interdite par les occupants allemands. Il se convertit alors à la pêche
côtière sur une pinasse, le " La-Vie-Est-Dure " de Jovial Turbé . Au cours
de l'automne 1944, en pleine mer, alors qu'il
était
en pêche avec son équipier, il est enlevé par la marine anglaise et emmené à Londres
pour répondre aux questions des alliés qui cherchent à obtenir des renseignements sur
les côtes vendéennes et bretonnes et sur la présence des allemands et
connaître leur
système de défense à l'Ile d'yeu. Il a pu
donner des informations aux militaires proches du Général de Gaulle, pour
l'hypothèse éventuelle d'un débarquement sur les côtes vendéennes. Il ne revient
au pays que plus de six moi après, dès la fin de la guerre, en n'ayant pu
donner de nouvelles de lui durant cette période, ni à sa femme, ni à ses
enfants, par mesure de sécurité pour eux .
Il reprend la pêche et
le 11 septembre 1953,
au retour de Terre Neuve un jour de tempête "Le Docteur
Dubois", entraîné par la houle et poussé par les courants violents échappe de peu
à l'éperonnage d'un rocher aux Chiens
Perrins, à la Pointe du But au nord de l'Ile d'Yeu. Par son sang-froid et son autorité face aux marins
pris d'une panique incontrôlable, Henri Bretet réussit à sauver le thonier et
tout son équipage.
Arrivé à terre, il décide ce jour-là, de ne plus jamais remonter sur ce
bateau et d'arrêter définitivement la pêche. Il
met fin aux contrats de son équipage, et prend sa retraite de patron
de pêche. "Le Docteur Dubois" est vendu ensuite à Séraphin Turbé
qui semble avoir fait des campagnes de pêche jusque dans le début des années
1960. Le bateau sera ensuite remisé près des chantiers de Port Joinville où il
restera plusieurs années en cale dans un coin du port, avant que d'être
démantelé et coulé dans les remblais pour la réalisation des quais du
port de plaisance.
Henri Bretet aura participé à différents sauvetages en mer pendant 25 ans,
de 1921 à 1946. Il sera le
patron du bateau de sauvetage " Gabiou-Charron pour la SCSN, puis matelot
sur le canot de sauvetage "Patron Noé Devaud". L'une de ses dernières campagnes sera le sauvetage d'un bateau américain au large de
St Nazaire, le "Somerset", puis celui d'un bateau boulonnais
"Le-Jus-de-la-Treille", pour lesquels il sera décoré pour la
2ème fois de la Médaille des
Sauveteurs en mer
.
Le 29 octobre 1965, Henri Bretet obtient la Médaille d'Honneur du Ministre de la Marine en
"récompense" de ses bons et loyaux services".
Le 07/04/2001, une coupure de presse du Journal Ouest France de 1957,
servant de marque page est
découvert dans un livre
intitulé "Mer Courage"
de la bibliothéque de Claude Bretet dans lequel il est fait un bref descriptif de la carrière de marin
de son père Henri Bretet.
Le 17/05/2001, dans un autre livre intitulé "La
Dame du Grand Mât", je découvre l'histoire de la première femme
cap-hornière originaire de l'Ile d'Yeu : cousine proche de notre famille.
Ce mois de mars 2012 me permet avec internet de découvrir un
article du journal L'Ouest-Eclair du 14 juin 1926 mentionnant le nom de
Henri Bretet, patron du thonier le "Marie Claude", pour le bon entretien de
son bateau après la visite d'une commission chargée de contôler l'état des
navires de pêche. Il
meurt le 20/05/1987 à l'Ile
d'Yeu à peine un an après le décés de son épouse Andrée Turbé.
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Bretet-Turbé
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Ile d'Yeu en ce temps là
©
J-L. Bretet
Photo d'identité prise à Londres
en 1944
(Photo Coll. JLB)
Henri Bretet
vers 1940
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Le " Ville d'Auray"
arrivant à Port Joinville
La gare de Fromentine
vers 1912
Henri Bretet
porteur de bagages à Fromentine
vers 1912
L'"Ernest Renan"
Henri Bretet matelot sur l'"Ernest Renan"
1917
Le "Jean Bart "
Henri Bretet
matelot du "Jean Bart "
1918
Henri Bretet Retour de pêche -
Débarquement du germon vers 1940
Ile d'Yeu
Henri Bretet Débarquement du germon
vers 1940
Ile d'Yeu (Photos Coll. JLB)
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