Gilbert
Motier, Marquis de La Fayette, naquit le 06 septembre 1757, au Château
de Chavagnac en Auvergne d'une noble et ancienne famille, qui avait produit,
au XVe siècle, Gilbert Motier de la Fayette, mort maréchal de France
en 1464, après avoir battu les Anglais à Baugé en 1421.
Plein d'enthousiasme pour la
liberté, il partit en 1777, comme volontaire, contre les colonies anglaises
d'Amérique du Nord et se lia avec Washington. Il fut nommé Major Général
dans l'armée américaine, et fut blessé à la première bataille à laquelle il
prit part.
Après s'être
signalé par sa bravoure dans la campagne de 1778, il fut à son retour en
France en 1779, favorablement accueilli de l'opinion publique, qui s'était
prononcée pour la cause américaine. Il retourna en Amérique en 1780, et
comme Général, en 1781, participa aux succès militaires qui assurèrent
l'indépendance des Etats-Unis. En 1784 il fit un troisième voyage en
Amérique, où il fut reçu comme un libérateur.
Revenu
en France, La Fayette
devint député aux Etats Généraux, qui se transformèrent bientôt en Assemblée
Constituante, et présenta un projet de Déclaration des Droits de l'Homme,
texte qui servit de base ensuite à la Déclaration des Droits
de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789.
Après la prise
de la Bastille
à laquelle il avait applaudi, il fut nommé Commandant de la Garde Nationale
en juillet 1789. Il fit adopter la cocarde tricolore, en disant qu'elle
ferait le tour du monde.
Les journées des 5 et 6 octobre 1789, dont
il fut impuissant à réprimer les sanglants désordres, à la tête de la milice
citoyenne, et la journée du 17 juillet 1791, où il proclama la loi martiale,
auraient dû le prévenir des difficultés de fonder la république en France.
Mais il avait rapporté d'Amérique des idées généreuses, auxquelles il
demeura fidèle toute sa vie.
La Fayette
commandait en 1792 une des armées destinées à repousser l'invasion
étrangère, lorsque des troubles dus aux Jacobins éclatent à Paris le 10
août. Son successeur à la tête de la Garde Nationale est assassiné et
lui-même est destitué. Il refuse de reconnaître ce nouveau gouvernement.
Il est alors déclaré traître à la nation
le 19 août 1792. Alors qu’il
est à Sedan avec des troupes qui lui paraissent en grave infériorité face à
l’ennemi, il veut assurer le salut de ses soldats et avec plusieurs
officiers, il se résout de passer à
l'étranger, en pays neutre à Liège.
Il est reconnu est arrêté par les Autrichiens, et est retenu prisonnier
en Prusse dans différentes
forteresses, tandis que la
Terreur
s’installe en France.
Bonaparte lui
permet de retrouver la liberté par le traité de Campo-Formio en septembre
1797. II se retire alors en Hollande, puis rentre en France après le 18
brumaire. Il vote contre le consulat à vie et contre l'empire, et ne
reparaît sur la scène politique qu'en 1815, où il siégea à la Chambre des Représentants.
Membre de
la Chambre
des députés de 1815 à 1824, et de 1827 à 1830, il devient l’un des plus
actifs partisans de la révolution sous laquelle le trône de Charles X
succombe en 1830. Nommé alors Commandant en chef de la Garde
Nationale, il favorise alors l'établissement de la royauté
de Louis-Philippe, qu'il proclame comme étant " la meilleure des
républiques".
La marche
imprimée au gouvernement par Casimir Périer dans le sens de l'ordre lui
paraît alors contraire à ses principes, et il reprend, à
la Chambre des Députés, sa place dans l'opposition, où il
demeurera jusqu'à sa mort, le 20 mai 1834.
Jean-Loup Bretet
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