En
1784 Thierry de Ville-d'Avray Intendant Général des meubles de la Couronne, conçut
pour le roi, le
projet d'utiliser la riche collection de gros diamants taillés en roses et
qui n'avaient pas été retaillée pour de nouvelle parures. Il soumit au Roi
Louis XVI le projet d'une épée de diamants. Le joaillier Bretet fut chargé de
la dessiner et l'exécution fut confiée à George Fréderic Bapst.
C'était
un chef d'oeuvre de joaillerie, étincelant des diamants qui sertissaient
entièrement la poignée dans une monture quasi invisible. Sa réalisation
exigea l'acquisition en Hollande de nombreux petit diamants taillés en rose.
Cette épée était composée de 2189 diamants taillés en rose dont les
principales provenant des joyaux de la couronne, plus 356 petits diamants
provenant de l'ancien fond des joyaux de la couronne pour un total de 341,25
carats, 1295 diamants taillés en rose provenant de Hollande et totalisant
62,03 carats et enfin 759 diamants fournis par Bretet et totalisant 7,64
carats. L'épée était à double coquille, le dessous de la garde était
damasquiné entouré d'une bordure de roses de Hollande et orné du chiffre du
roi accompagné de palmes, le tout étant orné de diamants de Hollande. Les
pierres principale étaient face et revers du pommeau, 2 roses pesant
ensemble 20,87 carats estimées à 50000 livres. Face et revers de milieu de
la poignée 2 roses de 23,38 carats estimées 72000 livres. Celles des milieux
des 2 cotés de la coquille soit 2 roses pour 19,65 carats estimées 40000
livres ces dernières accostées de 4 roses ( 2 de chaque coté) totalisant
23,95 carats estimées pour 40000 livres. L'ensemble de l'épée valait 329075
livres dans l'inventaires de 1791.
En septembre 1792 l'épée fut volée
comme les autres joyaux de la couronne. Sur les indications de
Fleury-Dumortier l'un des voleurs qui fut arrêté
pour émission de faux assignats, les diamants taillés en roses de l'épée
furent retrouvés. Plus tard ils furent vendus pour payer les fournitures
des armées révolutionnaires. Concernant cette épée il en existe une gravure
qui fut publiée par Germain Bapst en 1889 et qui est reproduite dans le
livre de Bernard Morel, " Les joyaux de la couronne de France".
Pour compléter ce sujet il faut savoir que la seule
fois où Louis XVI eut l'occasion de porter cette épée fut lors de
l'ouverture des états généraux le 5 mai 1789 dans la salle des menus
plaisirs de Versailles. Pour l'occasion le roi était en habit d'or aux
broderies parsemées de chatons de brillants. Il portait la plaque et la
croix de l'ordre du Saint- Esprit, ainsi que la Toison d'Or et l'épaulette de
la parure blanche. Au chapeau outre une ganse et une boucle de diamant
étincelait le régent, il portait aussi des boucles de jarretière et des
boucles de souliers en diamants. Ce sera la dernière fois que le roi se
parera des joyaux de la couronnes. Plus tard lui et la reine les feront
porter aux garde-meubles les rendant ainsi à la nation. Jusque en
1792 ils seront exposés au public. Après le 10 août
les visites seront supprimées et en septembre 1792 ce sera le vol qui fera
disparaitre l'une des plus fabuleuses collections de pierres précieuses
ainsi que des chef-d'oeuvres de joaillerie et d'orfèvrerie.
Etienne
Royez - ( Voir
http://www.connaissancesdeversailles.org/t2581-epee-de-diamant-de-louis-xvi
)
Ci-dessous :
ce qu'il advint des diamants de la couronne et de leur vol par Paul Miette
entre le 11 et le 17 septembre 1792
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