Ô pauvre vieille femme à l'échine cassée
Toi qui t'en vas menue à travers le village
Cherches-tu sur ce mur l'ombre de ton passé
Ou l'éternel repos qu'a mérité ton âge ?
Où vas-tu pauvre femme un lourd panier au bras
Par les rues ombragées où le soleil s'arrête
Tandis que le grès dur résonne sous tes pas
Où vas-tu pauvre femme sans relever la tête?
Les labeurs de la vie ont fané ton visage
Mais tes yeux restent clairs comme ceux d'un enfant
Et le vent fait voler tes beaux cheveux d'argent
Tandis que le soir bleu atténue ton image.
Et loin de ta maison tu t'en vas dans les champs
T'arrêtant au passage près d'une croix de pierre
Tandis que ton coeur lourd murmure une prière
Et que tout bas tu pries pour ceux qui sont absents.
" Mais tes yeux
restent clairs comme ceux d'un enfant "