Un certain Bernardin Bretet, et Françoise Leroy
son épouse créent la 1ère
école de filles à Bouaye en 1691
Bernardin Bretet, Sieur de Boiseton en Saint Léger
(1640-1697), marchand, et Françoise Leroy (1641-1693) son épouse
fondent le 23 novembre 1691 les petites Ecoles de filles de Bouaye et de St
Léger. Pour cela, ils donnent pour leur entretien une maison à Bouaye,
laquelle est composée d'un grand logis avec sa cour et ses jardins, d'une
boulangerie, d'un pressoir, d'un cellier, d'une écurie, d'un jardin, d'une
vigne, d'un pré dans la commune voisine du Pellerin, avec la charge d'un
enseignement gratuit de la lecture et de l'écriture et de l'enseignement du
catéchisme aux filles pauvres des paroisses de Saint Léger, de Bouaye
et du Pellerin.
" On ne peut mieux prouver la gloire de Dieu qu'en
tirant ses créatures de l'ignorance des mystères de la foi et des bonnes
moeurs " ( Déclaration dans l'Acte de donation).
En 1697, Bernardin Bretet
reprend la maison, le jardin et la vigne et donne en contrepartie des prés
aux Vallées de la Béhinière et des marais près de la Salle à St Mars de
Coutais, avant que de décéder quelques semaines plus tard.
Jean-Loup Bretet
Bouaye, la place.
Les petites écoles.
"Les signatures sur les registres
paroissiaux ou les actes notariés démontrent que l'enseignement est encore
loin d'être généralisé au XVII° siècle. Depuis la révocation de l'édit
Nantes en 1685, le royaume incite les paroisses à prendre en charge
l'éducation des enfants, dans le but de faire disparaître le protestantisme.
C'est donc sous la tutelle des curés, tel le vicaire de
Pont-Saint-Martin qui dit tenir une école "où il y a 7 ou 8 élèves, pour
une population de 1100 communiants", que les éléments rudimentaires de
l'instruction sont prodigués dans un local pouvant accueillir une poignée
d'enfants.
Le plus souvent, c'est le presbytère qui
fait office de classe. On y apprend le catéchisme, avec quelques bases de
lecture et d'écriture pour ceux qui le peuvent. Mais le coût des fournitures
et des vêtements, l'éloignement, les chemins impraticables en sabots et
surtout le besoin de main d'oeuvre pour les travaux des champs sont autant
de raisons pour ne pas envoyer les enfants s'instruire. Dans de
nombreuses paroisses apparaissent alors les "petites écoles". Par souci de
charité mais aussi pour s'assurer la miséricorde de Dieu, des donateurs
créent des fondations qui, par les revenus qu'elles procurent, permettent
d'offrir une éducation en contrôlant l'enseignant désigné. Un acte notarié
en dicte les principes, selon les volontés du bienfaiteur. Ainsi, la
fondation signée le 25 novembre 1691 par Bernard Bretet, sieur de
Boiston (en Saint-Léger) et Françoise Leroy, son épouse,
permet-elle l'ouverture d'une petite école pour les jeunes filles de Bouaye
et Saint-Léger, dans le but de palier "la pauvreté des habitants et leur
négligence pour le salut de leurs enfants, ce qui fait que les enfants,
particulièrement les filles, vivent dans un état de très grande ignorance".
L'école sera gratuite pour les plus démunies :"celles qui tiendront les
écoles devront enseigner charitablement à lire et à écrire, à faire des
catéchismes aux filles pauvres des dites paroisses sans qu'elles puissent
rien exiger, excepté de celles qui auront du bien suffisamment pour payer
..." A cette fin, les donateurs fournissent une maison
située dans le bas du bourg de Bouaye, qui servira d'école et de logement
pour leur fille aînée, désignée première institutrice et "ils supplient
monseigneur l'évêque de Nantes d'agréer et recevoir la dite Marie
Bretet, leur fille, comme capable et expérimentée". Un
siècle plus tard, grâce à la fondation de son ancêtre légérien Monsieur du
Boiton, l'institutrice Marie Couillaud est chargée d'enseigner "les
prières et le catéchisme aux filles indigentes des deux communes". Elle
a obtenu son brevet dans les années 1810 et enseigne durant de longues
années avec "beaucoup de piété, jouissant de la considération générale".
Lorsqu'il est question en 1856 de lui verser une pension de retraite, elle
refuse énergiquement de quitter la direction de sa petite école. Après
délibération, " considérant qu'il résulte des informations prises, que
Melle Couillaud n'est nullement décidée à prendre sa retraite, mais au
contraire qu'elle se trouve aussi capable que par le passé d'exercer ses
fonctions d'institutrice des enfants indigents", le conseil municipal
décide de la maintenir dans ses fonctions... Selon une enquête de 1831,
exceptée cette petite école, l'instruction primaire est inexistante à
Bouaye, à Saint-Léger, tout comme à Brains. Il faudra attendre encore deux
ans pour qu'une classe de garçons regroupant ces trois communes soit ouverte
à Bouaye. "
Cf. Mireille Tramaux : " Mémoire d'osier "
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